Exposé de début d’année

Pourquoi ?
L’observation nous montre que les élèves sont trop peu actifs en classe entière. Les mettre en activité, c’est « rentabiliser » leur temps scolaire au profit de leur apprentissage.

Comment ?
1) Les notions et méthodes de chaque chapitre du cours sont présentées de la manière la plus illustrée possible (outils mathématiques, images,…), à la façon d’une conférence vivante. Les cours de référence disponibles sont nombreux (et proposés en lien).
2) Pour chaque chapitre, les élèves consultent une carte mentale qui leur décrit l’apprentissage et donne des liens vers des capsules vidéo (courtes) expliquant les méthodes, des Qcm (évalués dans Pronote) valident le visionnage.
3) En classe entière, les élèves travaillent en groupes sur des feuilles d’exercices et le professeur peut, si nécessaire, revenir sur tout point non assimilé du cours ; il aide les groupes sur leurs difficultés et incompréhensions, les incite à améliorer leurs méthodes de travail.
4) En salle informatique, les élèves  travaillent individuellement les outils numériques et les exercices d’entraînement (des feuilles d’exercices sont proposées sur un site universitaire), le professeur décèle et répare les incompréhensions.
5) En autonomie (domicile, CDI,…) les élèves peuvent travailler les exercices, revoir le cours, les méthodes, le professeur répond aux questions posées par courriel.

En complément :
mon itinéraire vers la classe numérique active
le CV du prof
– une carte bureau numérique
– une carte du côté des élèves
– une carte du travail de groupe

Premier bilan

Mon travail pour un chapitre

Transition du 100 % numérique vers la classe inversée

Passé en 100 % numérique depuis plusieurs années, j’écris sur une ardoise (Wacom Pen & Touch, n’est plus vendue)   face aux élèves et mon tableau numérique (Uniboard puis OpenSankore puis OpenBoard) est projeté derrière moi, je trouvais que mes élèves restaient trop longtemps passifs pendant mes cours… ce qui menait à des bavardages non productifs.

À la suite du Congrès Clic2015, j’ai décidé de passer en « classe inversée » à la rentrée 2015 avec mes trois classes : seconde, première S et terminale ES. L’un de mes collègues, en 1S, s’est joint et nous avons travaillé en binôme.

Comment je travaille un chapitre.

Je commence par une (re)lecture du programme (Boen) pour bien cibler les points à travailler que je traduis sous forme de carte mentale. En début de chapitre, je construis ma présentation des notions nouvelles à partir de la carte mentale avec, si possible, un complément visuel (GeoGebra, diaporama).

Puis je visionne les capsules de maths et tiques afin de mettre certaines en lien sur la carte mentale et de créer une séquence Qcm sur l’Ent du lycée (Pronote) pour inciter les élèves à visionner une ou deux capsules.

Je passe alors à la préparation de la feuille d’exercices, issue en seconde et première de l’ouvrage libre de Sésamath, avec des rappels de définitions et propriétés.

Je peux maintenant transférer carte et feuilles sur la page Mathazay.fr du chapitre et insérer des liens vers les bonnes pages des ouvrages de références (AfterClasse, Kartable, Sésamath…).

Pour terminer, je prépare la feuille Wims d’entraînement assisté (avec moi en salle informatique) ou autonome (mais je réponds par courriel à toute demande). Ces feuilles sont à la base d’une réelle différenciation du travail : chaque élève travaille les exercices à son rythme et peut solliciter des explications personnalisées.

Enfin, le plus tôt possible, je prépare l’évaluation (une par quinzaine en 1S), toujours fondée sur les exercices corrigés en classe ou sur ceux de la feuille Wims. Si nécessaire, j’éclaircis la liste afin de pousser les élèves à réviser sur ce qui me paraît le plus important.

En classe, la présentation est frontale, tout comme les corrections d’exercices (et éventuellement rappels de définitions, propriétés, etc). J’alterne donc ces moments frontaux avec les moments en ilôts, au gré des nécessités, dans la recherche de l’efficacité de notre temps scolaire.

Tout ce que j’écris au tableau numérique (avec OpenBoard) est enregistré et déposé le jour même sur le cahier de textes (en pdf).

Donc, sauf ce qui est oral, tout mon travail reste accessible et contrôlable par tous…

Et l’avenir

Il ne m’appartient plus de progresser dans ma pratique de classe… mais il est clair que si j’avais continué, j’aurais tenté des techniques pour rendre la classe plus interactive. Cela écrit, cette année m’a semblé être celle du meilleur rendement du temps scolaire et d’un maximum de points de cours travaillés. J’ai aussi constaté que l’apprentissage entre pairs progressait, que les élèves étaient plus sensibles en cours d’année au rappels sur le niveau de bruit.

Le travail en ilôts, fondement de la classe inversée, m’apparaît comme une absolue nécessité pour tous, chacun pouvant au gré de sa construction de cours en déterminer la place, sans aucun dogmatisme : comme le soulignait P Meirieu en 1999, le travail en groupe contribue à la socialisation des élèves.

Pédagogie active et numérique : premier bilan

J’étais passé depuis plusieurs années en 100% numérique : utilisation en classe entière du tableau numérique Openboard (OpenSankore) avec ardoise (Wacom) pour être « face aux élèves », utilisation des capsules d’Yvan Monka pour mobiliser les élèves sur les méthodes, utilisation « massive » de Wims en salle informatique.

Points positifs : voir les réactions des élèves, réagir le plus rapidement possible en apportant un complément d’explication (outil Tice ou autre), proposer un entraînement réellement différencié en salle info, avec assistance du prof pour débloquer les incompréhensions.

Points négatifs : je ne bougeais pas assez, le face à la classe constituait en lui-même une source de conflit (bavardages, réaction,…), bref, la classe restait trop passive, une bonne partie du temps de classe avait une efficacité pédagogique très basse.

Le passage en classe active a, comme espéré, fait bouger les lignes. Et moi en premier 😉

En classe, présentation des principales notions du cours, à la manière d’une conférence, en me basant sur la carte heuristique du chapitre, puis travail en groupes de 4 (un retournement de tables, bruit et temps perdu). Je suis alors en permanence à tourner entre les tables, apportant assistance sur blocage ou encouragements.

Les élèves sont poussés à apprendre « sans prof » au travers des livres (papier ou numériques), au travers des capsules (facultatives, prises en compte dans des qcm sur Pronote uniquement pour amélioration de la moyenne), au travers (en seconde uniquement) des DS Wims mis en mode simulation plusieurs jours avant la passation, et ça marche, pour l’heure avec 80% des élèves au moins, l’objectif à court terme étant de ne laisser aucun élève de côté.

Côté boulot, un bon travail préparatoire (ce site en témoigne) mais méthodique (les tâches sont les mêmes d’un chapitre à l’autre : carte heuristique avec liens sur les capsules, feuille d’exercices, liens sur les cours, présentation du chapitre, qcm sur quelques capsules) donc qui n’est pas source de stress, une activité personnelle importante en classe (c’est bon pour la santé du prof) et des cours en classe entière qui se déroulent sans réel problème, avec une bonne (voire très bonne) participation des élèves : efficacité pédagogique haute.

En début d’année, trois rencontres parents-profs avec à chaque rencontre des parents inquiets (c’est compréhensible pour une pédagogie, hélas, inhabituelle) de « l’absence de cours », de très rares insistant dans leur désapprobation et refus de confiance malgré les explications. La présence, en appui, de mon chef d’établissement, en 1S, a été précieuse pour montrer que je n’agis pas en franc-tireur mais au vu et au su de tous.

Un collègue de math (nous partageons le travail sur la 1S), une collègue de SES (nous avons la même terminale) travaillent aussi en classe active. En conseil d’enseignement, mes collègues de math formulaient des craintes sur les réactions des parents : que dire d’autre sinon qu’il est préférable d’être bien au clair dans sa pédagogie… mais n’est-ce pas le cas en toute circonstance ?